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20 juillet 2012 5 20 /07 /juillet /2012 20:54

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Un écrivain japonais célèbre,émigré aux Etats-Unis, se suicide en laissant un recueil de nouvelles écrites en anglais.

 

Le livre ne sera jamais publié au Japon : chaque traducteur commençant la quatre-vingt-dix-huitième nouvelle meurt. Au court d'un été étrange, Kazami, l'amie du dernier traducteur, découvrira la vérité. Et elle finira par croire que "tout ce qui s'est passé était beau... D'une beauté violente, à en perdre la raison.

De ce livre où Banana Yoshimoto reprend tous ses thèmes de prédilection, il émane une "petite musique" très particulière - une voix dérangeante, ironique, d'une précision, qui envoûte le lecteur.

 

Extrait :

 

A présent encore, il m'arrive de me souvenir de Shôji.

Le moment où, encore au lycée, je suis tombée éperdument amoureuse de lui, ma soif de tout apprendre de cet amour, nos sorties presque quotidiennes, les jours où j'allais le rejoindre à son appartement, où je lui donnais un coup de main pour les brouillons de ses traductions. Je crois que ma présence le rendait heureux. J'en suis même sûre.

Mais il n'y avait pas moyen d'enrayer la fatigue qui, pour des raisons inextricables, s'était installée en lui avant même notre rencontre. J'étais incapable de comprendre véritablement une part importante de sa personnalité, une part d'ombre qui, à mes yeux, faisait son charme. J'étais comme un papillon entré par mégarde dans la chambre de son coeur -là où déjà, quand je l'ai connu, les lampes étaient sur le point de s'éteindre. Et même si ma présence l'a réconforté, elle n'a fait, en y semant quelques traces éblouissantes de jour, qu rendre encore plus confuses les ténèbres.

Voilà sans doute pourquoi, quand il apparaît dans mes rêves, le scénario est toujours le même : c'est la rencontre entre l'homme que j'ai connu autrefois et celle que je suis aujourd'hui. Peut-être parce qu'à présent je crois que je serais en mesure de lui donner autre chose que le simple éblouissement du jour, en mesure de vivre avec lui des moments heureux et paisibles. Même si cela fait probablement partie, en réalité, des choses impossibles, j'en garde du regret. J'aurais voulu qu'il me connaisse maintenant. Je n'arrive pas à me défaire de ce désir. Est-ce que j'ai une trop haute opinion de moi-même.

Quand, à l'occasion j'entends des gens répéter que les âmes de ceux qui se suicident ne peuvent accéder au paradis, que pour elles le temps reste figé dans des souffrances éternelles, j'ai l'impression de perdre la raison. Et l'envie me prend de crier : " Non, ce ne sont que des mensonges !" Mais aussitôt surgit le visage de Shôji, au sourire incertain. Ce visage qui ne s'ouvrait à personne.

 

Extrait 2 :

 

A peine sorties dans la cour, nous avons été assaillies par une averse de lumière, aussi aveuglante qu'un flash. Après un instant d'éblouissement, nos yeux se sont accoutumés de nouveau au paysage familier de l'été. Des odeurs d'herbes flottaient sur le terrain de sport désert. Du lyçée d'à côté nous parvenaient, apportés par le vent, les échos de l'entraînement de base-ball : son clair des battes métalliques, applaudissements, cris d'excitation.

"Quelle brise agréable !" a dit saki, et comme je regardais ses cheveux qui flottaient sur son front large, j'ai été prise d'une curieuse sensation que je pourrais formuler ainsi ; Il y a un peine un mois, je ne la connaissais même pas, et à présent c'est mon amie. Elle qui est née à l'étranger.

Mais en réalité, c'était une émotion plus subtile, qui avait quelque chose de saisissant, de presque douloureux.

Entre les bâtiments de l'université se découpait le rectangle parfait du ciel. A l'intérieur flottait vaguement une lune d'un blanc diaphane. On y voyait aussi courir des nuages.

Ici, à cet instant, nous sommes les seules à la contempler, cette beauté si poignante.

Voilà ce que j'ai pensé en traversant tranquillement le terrain de sport.

 

Mon avis :

 

Kazami,  la petite amie de Shôji dernier traducteur de la 98ème nouvelle  tirée du livre de  Sarao Takase  se retrouve quelques années après le suicide de son amant, très proche  des enfants de l'auteur,  Otohiko et  Saki.

Elle rencontre également Sui leur demi-soeur pièce maîtresse de cet étrange petit univers et qui dégage une beauté fascinante et violente.

Elle va découvrir la vérité sur cette nouvelle  inédite jamais traduite en japonais au cours de cet étrange été et conclure que "tout ce qui s'est passé était beau"... à en perdre la raison".

Livre magique, N.P parle avec délicatesse et poésie de la mort et de  l'inceste.

J'ai trouvé dans ce petit livre un univers onirique que j'aime tant, une écriture délicate et étrange.

 


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