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2 mars 2012 5 02 /03 /mars /2012 17:12

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Ceci est l'histoire de Kay Bartholdi, un roman par lettres comme on en écrivait au XVIIIème siècle.

Un inconnu écrit à Kay, libraire à Fécamp, pour lui commander des livres. Au fil des lettres, le ton devient moins officiel, plus inquisiteur, plus tendre aussi. Kay et Jonathan parlent de leurs lectures, certes, mais entament un vrai dialogue amoureux. Ils se font des scènes, des confidences, s'engagent peu à peu dans une relation que Kay, hantée par le souvenir d'une déchirure ancienne, s'efforce de repousser...

Dis-moi ce que tu lis, je te dirai qui tu es et comment tu aimes... semble dire ce roman de Katherine Pancol, auteur entre autres, d'Embrassez-moi, J'étais là avant ou les Yeux jaunes des crocodiles.

 

Extrait :

 

"Monsieur,

 

Vous allez être heureux. Je viens de faire partir votre colis de livres. Aux deux demandés, j'ai osé ajouter Si je t'oublie, Jérusalem (en français, hélas !) afin que vous le redécouvriez dans sa première version.

J'ai tellement aimé ce livre ! L'amour si exigeant de Charlotte auquel Wilbourne ne peut répondre, tout empêtré qu'il est dans son éducation, sa méfiance à l'égard de la femme, de la chair... Et elle si dure, coupante comme la lame d'un sabre japonais, avec ses yeux jaunes et sa balafre, elle qui l'entraîne dans les eaux boeuses de la passion... Et lui, si maladroit, voulant bien faire et faisant tout de travers !  L'amour si fort entre eux qui débouche sur la mort, et sur le refus de cet enfant !

"Oui, pensa-t-il. Entre le chagrin et le néant, je choisis le chagrin." Pour ne pas oublier Charlotte...

Et le vieux forçat, qui n'aspire qu'à retrouver le seul lieu stable et sûr qu'il a connu, le pénitencier, on a tous vécu cela, non ?

Oh ! Je m'emporte mais, moi aussi, j'aime ce livre passionnément.

J'aime l'amour fulgurant, impossible, au -dessus de tout, impitoyable, intransigeant? Je ne pardonne pas à l'amour qui compromise, qui s'arrange, qui descend sur terre et obéit aux lois idiotes de notre société...

J'aime Une vieille maîtresse de Barbey d'Aurevilly.

J'aime Les Hauts de Hurlevent.

J'aime Othello, Roméo et Juliette, Héloîse et Abélard, La Princesse de Clèves, Les Lettres d'une religieuse portugaise, les sonnets d'Elizabeth Browning...

J'aime voler très haut en lisant ces livres, toute seule dans ma chambre face à la mer furieuse, les soirs où la tempête  siffle comme une sorcière édentée. J'imagine Robert Browning entrant dans ma chambre et m'enlevant dans ses bras puissants en me récitant des vers ! C'est peut-être pour cela que j'habite dans un port : j'attends le pirate au grand coeur qui m'emportera sur son galion !

Ne riez pas ! Je ne suis pas la seule à rêver ainsi ! Ne prenez pas votre air d'homme à qui on ne la fait pas ! Qui s'arroge le privilège d'être toujours raisonnable et sage.

Il y a six mois environ, ma coiffeuse m'a amené sa fille. Une gamine de quatorze ans hostile, froide, les yeux fixés aux lacets de ses baskets. Elle ne savait plus quoi en faire. L'enfant ne travaillait plus à l'école, n'avait pas d'amis, ne souriait plus à la maison. La mère désespérait (elle est comme Nathalie et ne lit que des romans policiers, elle les achète deux par deux en édition de poche et les dévore!). J'ai pris l'enfant par la main et je lui ai donné Le Grand Meaulnes d'Alain-Fournier. Elle n'a rien dit, ni merci ni rien. Elle l'a glissé dans sa poche de parka et a rejoint sa mère qui payait à la caisse.

Deux jour après, elle est revenue et m'a demandé sans rien ajouter : " Un autre comme celui-là." Elle me tendait Le Grand Meaulnes. Je lui ai donné Les hauts de Hurlevent et elle est repartie sans un mot, bouche cousue, le livre dans la poche, les yeux sur ses lacets. Elle n'a même pas payé. C'était urgent, je le sentais. Puis il y a eu Lettres d'une inconnue de Zweig.  Ce que savait Maisie de James... et la petite fille, elle s'appelle Jennifer, m'a regardée dans les yeux pour la première fois. J'avais compris et elle m'en remerciait.

Depuis, elle revient une fois par semaine et me sourit enfin. Elle s'est fait une copine à l'école et la moyenne de ses notes a monté d'un moint. Un petit point. Mais c'est un début non?..."

 

Mon avis :

 

Je suis encore sous le charme de ce  livre que j'ai lu il y a quelque temps déjà. Katherine Pancol a su raconter avec délice cette relation épistolaire entre deux amoureux des livres. Kay en dirige la partition et lutte de toutes ses forces....

Franchement je suis conquise par l'écriture de Katherine Pancol pour ce petit roman, j'avoue que j'ai trouvé tellement indigeste Les écureuils de Central Park sont triste le lundi, qu'il fallait absolument que je partage l'extrait de celui-ci avec vous. Un petit bonheur ce livre.http://t0.gstatic.com/images?q=tbn:ANd9GcTIwtoYIUQnRCj7H55eMtqIDGaJ2vL9RZhnxLB0VnspkJz7RWsq





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commentaires

S
excellent roman, merci Falbalapat!
Répondre
L
<br /> <br /> Merci, oui c'est un très beau roman je l'ai beaucoup aimé...Merci pour le commentaire, à bientôt<br /> <br /> <br /> <br />

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